24 Juin 2013 - Nativité de Jean-Baptiste.
Vous connaissez l'histoire de la naissance de
Jean-Baptiste. Dieu promet à Zacharie, son père, comme autrefois à Abraham (il y a un parallèle à faire !), le plus
merveilleux cadeau, celui d'un enfant.
Mais le vieillard reste sceptique ; il
s'oppose à cette annonce : Il est trop vieux ; il n'a plus de force… Aussi,
réclame-t-il un signe.
Et il n'obtient que le signe de son doute :
il est réduit au silence ; il ne peut plus parler puisqu'il n'a pas cru
! Oui, le manque de foi rend sourd à la Parole de Dieu ; et alors les
lèvres de l’incrédule sont paralysées. En coupant la communication avec
Dieu, il réduit Dieu au silence : Il ne peut plus en témoigner !
Mais malgré notre surdité, Dieu, lui, agit
toujours. Voici qu’un père radieux tient dans ses mains le "Don de
Dieu" - c'est la signification du nom de Jean -. Et ce père reconnaît
enfin ce "Don de Dieu. Du coup, l'Esprit-Saint ouvre ses lèvres. Il
peut parler de Dieu ! Il bénit Dieu ! Il témoigne !
Oui, l’homme, réconcilié avec Dieu, peut à nouveau
communiquer. Il peut communiquer Dieu aux autres hommes grâce à un “Don de
Dieu“, reconnu comme tel.
Et cette réconciliation de Zacharie avec Dieu ne
peut être vécue finalement que dans une profonde communion entre le père et
son enfant. Zacharie revit la même aventure qu'Abraham, celle d'une
véritable paternité.
[et ce que je dis là de la
paternité, je le dis aussi de la maternité !].
Tous deux, Abraham et Zacharie ont connu la plus
grande épreuve d’une vie, celle de la stérilité, de la solitude. Cependant,
l'un et l'autre, comme tout homme, ont été visités par la grâce de Dieu : Je te
donnerai un enfant : Isaac, "Dieu a
ri", Jean-Baptiste, "Don de Dieu".
Ainsi, réconciliés avec Dieu grâce à
l'extraordinaire miracle de la paternité
(paternité charnelle ou spirituelle), Abraham et Zacharie tiennent leur
petit garçon dans leurs bras et s'écrient : “Je suis vraiment père. Gloire à
Dieu ! De par Dieu, je suis père ! Et je rends grâce à Dieu en marquant
cet enfant du signe de l'Alliance avec Dieu, en le marquant d’un signe de
communion avec Dieu…, du signe de la circoncision…, du signe du baptême !“.
Tant il est vrai que toute paternité vient de Dieu,
que toute communion avec son enfant (charnel ou
spirituel) ne peut donc être véritablement vécue que dans la
communion avec Dieu-Père. C’est le même geste que poseront Marie et
Joseph au jour de la présentation de Jésus au temple ! Le signe d’une
Alliance avec Dieu, grâce à leur enfant, Jésus !
Mais cette communion du Père avec son enfant, vécue
dans la communion avec Dieu-Père, ne peut se réaliser sans une communion
parfaite du père avec son épouse, mère de l’enfant !
Certes, Elisabeth était toute donnée à son époux ; ils étaient unis !
Mais ils ne pouvaient plus profondément communiquer, Zacharie étant devenu
muet. Tant il est vrai que la communion entre époux se détériore quand l’un ou
l’autre ou tous les deux s’enferment plus ou moins dans la sphère close de leurs
égoïsmes réciproques, de leur “moi“ humain. Ne communiquant plus avec Dieu, on
n’arrive plus à communiquer véritablement même entre personnes qui s’aiment !
Il faut alors, d’une manière ou d’une autre, une
grâce divine. Il faut qu’arrive un “don
de Dieu“ - et reconnu comme tel -, de sorte que tous puissent
s’exclamer : “C’est un don de
Dieu !“. C’est en reconnaissant le “don de Dieu“ en bien des
circonstances qu’on communie davantage les uns avec les autres et que tous
peuvent, en famille si je puis dire, s'unir grâce au “don de Dieu“ !
Et si on continuait la vie de Jean-Baptiste, on le
verrait poursuivre sa mission de réconciliation, de communication des hommes
avec Dieu et, de ce fait, des hommes entre eux ! C'est donc d'abord la
famille ; et puis, ensuite, les voisins qui sont stupéfaits et qui
commencent à annoncer la "Bonne Nouvelle" du “Don de Dieu“, dans la montagne de Judée. On racontait ces
merveilles, on s'interrogeait sur l'avenir de cet enfant. La langue, ici,
retrouve sa fonction : ce ne sont ni commérages, ni médisances ou calomnies,
mais proclamation de "Dieu avec
nous". Oui, la communion avec Dieu engendre la communion entre les
hommes !
Et ce fut toute la mission de Jean-Baptiste par son
baptême de conversion dans le Jourdain. Communiant avec Dieu, il met les hommes
en communion et avec Dieu et les uns avec les autres !
Certes, il y aura l’échec apparent avec Hérode. Et
Jean-Baptiste sera décapité. Mais sa passion en cachera une autre, sa mort
annoncera le martyre suprême de Jésus-Sauveur. Et, en un juste retour, la résurrection de
Jésus et son entrée dans la gloire annoncent celle de Jean. Oui, en Jésus, tous
les hommes peuvent être réconciliés avec Dieu. Et, en cette
réconciliation, tous les hommes peuvent véritablement communiquer entre eux.
Voilà ce qu'annonçait Jean-Baptiste depuis sa
naissance jusqu'à son martyre en étant le précurseur de Jésus. Puissions-nous
continuer son œuvre de réconciliation, de communion, de communication. Et
ainsi, nous aussi, nous proclamerons les merveilles de Dieu en Jésus-Christ,
les "dons de Dieu" pour
chacun d’entre nous !
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