mardi 8 mai 2018

Paix à toujours construire


 8 Mai 2018 -

Célébrer l'anniversaire du 8 mai, c'est d'abord se souvenir de ce que nos anciens ont vécu : une guerre effroyable avec, souvent, ses bombardements sur des populations impuissantes, les exodes, les camps de concentration, les massacres et bien des malheurs… Et cela d'une façon organisée, à une échelle épouvantable : la seconde guerre mondiale a coûté la vie à cinquante millions de personnes dont onze millions ont été fusillées, torturées, exterminées par une mort infâme. Et cela par un des états les plus avancés culturellement et scientifiquement, mais qui était devenu la nation la plus barbare de l'histoire, mais qui depuis longtemps, s'en est heureusement relevé avec grandeur et honneur.
Il faut se souvenir de cela. Un philosophe a écrit : "Ceux qui perdent le souvenir du passé sont condamnés à le répéter". Puissions-nous ne pas oublier ce passé afin de ne pas le répéter.
Dans la Bible, pour ne jamais oublier la libération d'Egypte, Dieu demande à Moïse de célébrer chaque année l'anniversaire de cet événement : ce sera la fête de la Pâque juive.
Nous-mêmes, par l'Eucharistie, avec le Christ qui a voulu porter en lui-même les horreurs de notre humanité, faisons mémoire de tous nos morts pour la France, ceux qui sont connus et aussi de ces innombrables inconnus qui nous permettent d'exister avec liberté, mais d'une liberté que nous avons sans cesse à construire personnellement, socialement, nationalement pour qu'elle soit le plus possible universelle (ce qui n'est pas le cas encore).
Et nous pouvons aujourd'hui faire mémoire du Cel Beltramme et de tous ceux qui, aujourd'hui, donnent leur vie, d'une manière ou d'uneautre, pour leurs frères

Fête du souvenir et aussi fête de reconnaissance. Notre présence ici et devant nos monuments aux morts doit être une dette sacrée de reconnaissance envers tous ceux qui se sont dressés pour nous libérer. C'est à eux que nous devons de pouvoir vivre en exerçant une certaine liberté.
Et ici, en cette église, notre merci passe par Jésus Christ qui peut apparaître pour les croyants et pour les incroyants comme l'homme libre par excellence. Face à tous les pouvoirs, tous les préjugés, toutes les exclusions, il a été l'homme de l'amour sans frontières, nous appelant tous à vivre en frères unis. Au moment de mourir, il a voulu unir en lui-même, avec lui, ses deux compagnons d'infortune, celui qui croyait et celui qui ne croyait pas. Le combattant pour la liberté est toujours l'homme d'une foi, d'un sursaut spirituel, d'un dépassement de lui-même. C'est aussi cela la reconnaissance.
             
Fête du souvenir, de reconnaissance, fête aussi de l'engagement. Aujourd'hui, célébrer la paix revenue et toujours la désirer, la préparer pour la ivre autour de nous, c'est prendre notre part dans la construction de l'avenir. Devant certaines violences verbales ou réelles en certains pays proches, et chez nous aussi, face à certains courants de pensées qui s'affrontent et s'exaspèrent, face à certains gestes d'intolérance, de racisme, d'inconscience, parfois nous avons peur.
Pourtant, nous voudrions une société fraternelle, ouverte sur l'avenir où les jeunes puissent trouver un travail, où les jeunes aient envie de travailler, où les jeunes puissent circuler en une Europe de plus en plus réconciliée pour la prospérité de chaque pays, de notre pays, la France qui, au cours de son histoire, a été souvent inspiratrice, instigatrice de liberté, de générosité, de paix.
             
Oui, que notre 8 Mai soit fête du souvenir, de la reconnaissance, et surtout d'engagement.
Et comme signe de ce souvenir reconnaissant et prometteur pour l'avenir, je vous propose un moment de prière silencieuse. Prions le Christ pascal pour tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour nous, prions pour qu'à leur suite, nous sachions nous engager pour le service et le bien de tous.

Dans un moment de recueillement, que chacun puisse exprimer une prière, une espérance, un engagement...
Que le chrétien puisse souvent dire : Seigneur, nous te prions pour tous les morts de toute guerre, connus ou inconnus. - Si tu donnes la vie aux hommes, Seigneur, ce n'est pas pour qu'ils meurent à jamais.
Seigneur, nous écoutons chaque jour, angoissés et impuissants, les bruits des armes qui se font encore entendre aujourd'hui. - Regarde cependant nos efforts, Seigneur, insuffisants certes mais sincères, nos institutions internationales, nos projets et nos négociations de paix.
Seigneur, nous te prions pour que nous sachions construire un monde plus juste et fraternel, à où nous vivons.

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