vendredi 11 mai 2018

Où Jésus va-t-il ?


Ascension 18/B -

“Pourquoi restez-vous à regarder le ciel ?”,
C'était ce qui était demandé aux apôtres lors de l'ascension de Notre Seigneur en la gloire divine.
Comme si Dieu était au-delà des nuages ! 
Cependant, il est vrai : Dieu ! Il est si difficile de parler de lui ;
il est si difficile de parler des choses de Dieu avec nos mots humains ! Alors, pour parler du retour de Jésus dans la gloire divine, les textes d'aujourd'hui utilisent des images, comme Jésus lui-même le faisait souvent (Cf. paraboles)

Ainsi donc, il est donc question du Ciel, il est question de Jésus qui MONTE au ciel ! C'est l'image de Jésus qui entre dans la gloire éternelle de Dieu.
Ces images, d'ailleurs, nous les retrouvons dans notre “Je crois en Dieu” et dans la prière que Jésus lui-même a apprise à ses apôtres, à nous-mêmes : “Notre Père qui es aux cieux”, comme si le Ciel de Dieu était un lieu situé dans l'espace au-dessus de nos têtes, au-delà des nuages.

Depuis longtemps, nous avons compris que ce ne sont là que des images. Car Dieu, s’il est Dieu, ne peut pas être localisé. Dieu, s’il est Dieu, est partout ; nous respirons en lui, nous vivons en lui ; il est la Vie, il est notre vie ; il est la source de ce qu'il y a de meilleur en nous.

Alors, quel est le sens de ce mystère de l'Ascension, de cette montée de Jésus au ciel ?
C’est dire, avant tout, que Jésus vit maintenant à la manière de Dieu. Et si Dieu est partout, Jésus ressuscité est partout, lui aussi. Nous n'avons pas à le chercher au ciel derrière les nuages. Nous avons à discerner sa présence par la foi dans tous les aspects de notre vie quotidienne qu’il connaît bien puisqu’il a vécu notre condition d’homme !

Et si Dieu est partout, si Jésus est partout depuis qu’il vit à la manière de Dieu, il n'est pas n'importe où. Il est là où il y a le plus de vie, d'amour, de cœur. Le ciel de Jésus aujourd'hui, c'est le cœur de l'homme, la conscience de l'homme.

Et  si nous reposons la question : où est-il donc aujourd'hui, ce Jésus que nous célébrons ? On peut répondre :
Il est là dans toutes nos tâches familiales ou professionnelles, pour que nous y mettions toute notre compétence, tout notre amour, tout notre soin.  
Il est là dans toutes nos tâches caritatives, il est la source de notre dévouement.
Il est là quand nous sommes inquiets pour l'avenir, toujours prêt à nous redonner courage et confiance.
Il est là quand nous le rejoignons dans la prière, c'est même lui qui nous suggère de penser à lui.
Il est là dans toutes nos joies familiales comme dans tous nos soucis.
Il est là dans ce geste de pardon et de réconciliation que nous décidons de faire à l'égard d'une personne.
Il est toujours là comme une force de vie, une force de courage et d'amour, comme un appel au plus profond de nos consciences.

Et il est là, bien sûr, quand nous nous rassemblons pour l'Eucharistie :
il est là sous le signe de la Parole de l’Evangile, car il a toujours quelque chose à nous dire ;
Il est là sous le signe du Pain consacré que nous recevons par la communion, car il est toujours prêt à se donner, à nous tendre la main pour nous entraîner à sa suite.

Et de plus, ne l'oublions pas : l'ascension du Seigneur Jésus dans la vie éternelle de Dieu nous rappelle le but et l'issue finale de notre propre vie. Car notre vie ne se terminera pas à la mort ; comme pour Jésus, Dieu nous attend dans sa gloire divine.
Et toutes les valeurs d'amour, de courage, de travail, de don de nous-mêmes aux autres, tout cela prendra une valeur éternelle dans le cœur de Dieu. Grâce à l'Ascension de Jésus, nous avons déjà une place auprès de lui, en lui-même. Tel est le sens final de la vie, de notre vie actuelle avec ses joies et ses difficultés !

L'Ascension n'est pas un départ de Jésus. C'est sa présence avec nous et en nous qui devient universelle et que nous discernons par la foi.
Présence de Jésus que rien ne peut arrêter, ni nos doutes, ni les persécutions, ni la souffrance, ni la mort.
Nous ne sommes jamais seuls : il est toujours là, au plus profond de nos consciences. Un jour, nous le rejoindrons dans la plénitude de la vie en Dieu.
Finalement, Dieu est tellement AMOUR en lui-même et au-delà de lui-même que l'on peut dire : la gloire de Dieu, c'est la gloire de l'homme ! Et la gloire de l'homme, c'est la gloire de Dieu !

Tel est - je le souhaite - le sens de la démarche religieuse que nous accomplissons aujourd'hui !

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