15 Août - Assomption de Marie
Au cœur de
l'été, la fête de l'Assomption de Notre Dame est comme un rappel de la fête
de Pâques. De même que Jésus est ressuscité, passant de ce monde à
la gloire divine de son Père, de même Marie, mère de Jésus, est entrée
dans le Royaume de Dieu, élevée au ciel dans la gloire de son Fils, avec
tout son être jusque dans son corps. "A
la fin de sa vie, elle a été élevée au ciel, corps et âme, dans la gloire de
Dieu", disait Pie XIII lors de la proclamation du dogme de
l'Assomption de Marie (1950)
Voilà donc ce
que signifie la fête de l'Assomption pour Marie :
- ce corps,
préservé de toute faute par la grâce de sa conception immaculée,
- ce corps
de Marie qui a été le tabernacle du Fils de Dieu fait homme,
- ce corps
virginal qui a donné naissance au Sauveur,
- ce corps qui
n'a connu ni la corruption ni la dégradation du tombeau...,
ce corps a
été glorifié, comme
naturellement emporté dans la gloire éternelle de Dieu. Telle est l'assomption
de Marie : ce mot qui signifie que Dieu "l'a
prise avec lui" dans le ciel, au-dessus des anges et des saints.
Il me plaît
souvent de penser que l'Assomption, c'est la fête de la mère de Jésus,
la fête que Jésus ressuscité a voulu réserver à sa mère : Marie est entrée avec
son Fils dans le monde de la résurrection. L'Assomption de Marie, c'est
l'accomplissement du projet de Dieu sur sa créature, sur toute créature ;
c'est la grâce de la résurrection déjà appliquée à Marie.
Et cela, par
pure grâce divine, bien sûr !
En effet,
contemplant Marie dans le mystère de son assomption, c'est une fille de notre
race que nous contemplons, quelqu'un de la terre ; et elle est le signe de
ce que Dieu veut pour tous ; elle est le signe de ce que nous serons
un jour.
Sur notre
pauvre terre d'égoïsme, de violence, d'orgueil, sur notre terre de péché, une
créature, une seule, a échappé, par pure grâce, à la loi d'airain
qui nous attire au mal. Première des rachetés, Marie est cette créature
parfaite en qui le projet de Dieu n'a rencontré nul obstacle. Marie est le chef-d'œuvre
de la création : “elle est si belle,
disait Bernadette à Lourdes, qu'on
voudrait mourir pour la revoir".
Par pure
grâce, Marie est
toute sainte ; elle le chante dans son magnificat, et nous la contemplons,
émerveillés.
Par pure
grâce de Dieu, mais
aussi à cause de sa foi : "heureuse
celle 'qui a cru" s'écrie Elisabeth lors de la "Visitation"
de Marie à sa cousine. Heureuse parce qu'elle a cru à la parole de Dieu,
heureuse par sa réponse de foi.
Par pure
grâce et donc aussi par la foi ! Jean-Paul II, dans son encyclique sur la Vierge Marie, insistait
sur cet aspect de foi.
- "Par
la foi, dit-il, Marie s'est remise
à Dieu, sans réserve ; elle a répondu de tout son "moi" humain et
féminin : elle a cru la première, comme autrefois Abraham dans l'Ancien
Testament.
- Elle a cru chaque jour dans des circonstances
difficiles, devenant première disciple de son Fils et le modèle des
croyants.
- Elle a cru jusqu'au bout : jusqu’à la croix, la
résurrection et la pentecôte.
- Et maintenant, elle accompagne et soutient l'Eglise dans son
pèlerinage de foi vers le retour du Seigneur".
Aussi, la
fête de l'Assomption de Marie est-elle pour nous une immense espérance : celle
qui est passée de la foi à la gloire nous montre le chemin.
- En Marie,
la loi du péché et de la mort est vaincue.
- En Marie,
l'axe de l'humanité, faussé par le péché, se trouve redressé par la miséricorde
de Dieu.
- Marie est
cette créature à partir de laquelle toute l'humanité peut être à nouveau
orientée vers Dieu dans la droiture et la sainteté.
- En regardant
Marie, la toute sainte, élevée dans la gloire du ciel, nous contemplons ce
que nous serons un jour "par-delà" ("al mouth") dit mystérieusement le psaume 48ème, par-delà tout,
par-delà la mort elle-même.
Marie nous
oriente vers le Royaume de Dieu !
Marie tourne
ainsi nos regards vers cet autre monde qu'elle a laissé entrevoir à Bernadette
de Lourdes, le monde de Dieu, où nous serons vivants pour toujours,
corps et âme, vivants de la vie même de Jésus ressuscité.
La fête de
l'Assomption nous invite donc à élever notre regard plus loin et plus haut que
cette terre, trop souvent enfermée dans un cycle étouffant de production et de
consommation, de travail et de loisir, d’argent et de plaisir. Non point que la
foi nous écarte des soucis des hommes et des combats pour un monde plus juste,
mais elle nous remet sous les yeux le but de notre vie, ce qui fait sa
dignité.
Marie nous
rappelle que nous sommes "fils de Dieu", créés "à son
image", destinés à lui ressembler, appelés à partager son bonheur et
sa gloire dans une vie éternelle au-delà de notre mort : voilà l'enjeu
d'éternité de chacune de nos journées selon l'amour qui les inspire. Marie nous
montre le chemin !
Marie nous
montre le chemin pour tout notre être, corps et âme
Marie, dans
son assomption, nous fait comprendre que c'est corps et âme que nous
sommes sauvés et sanctifiés : "glorifiez
Dieu dans votre corps" disait St Paul. Nul ne l'a fait mieux que Marie
! Qu'elle nous apprenne à respecter notre corps et celui des autres. Le corps
promis à la résurrection glorieuse ne doit être ni manipulé, ni torturé, mais
respecté, en toutes circonstances.
"Mon âme chante le Seigneur", répond Marie à Elisabeth. Elle
nous apprend ainsi à tout rapporter à Dieu, à vivre dans la joie de la foi, à
exprimer à Dieu notre merci pour Jésus qui a pris chair de Marie, a connu notre
mort en donnant sa vie par amour, et qui nous entraîne à sa suite vers le Père
dans une résurrection de tout notre être.
“Remercions
Jésus, priait le
pape Jean-Paul II, d’avoir fait
participer sa mère à sa vie de ressuscité. Prions Marie de nous donner la joie,
l’espérance de la rejoindre, elle notre Mère” !
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