jeudi 17 mai 2012

Où est le Christ ?


Ascension 2012

 Au début de sa vie publique, Jésus avait appelé ses disciples : “Venez, suivez-moi !“ - Et ils l'avaient suivi.
A la fin de sa vie terrestre, il les envoie : “Allez dans le monde entier !“.  Et ils étaient partis !

“Venez !“ – “Allez !“ : c'est là le rythme de toute relation du chrétien avec le Christ :
- Dans un premier temps, le Christ appelle ! C'est la vocation : “Venez !“ – Jésus appelle aujourd’hui encore ! Jésus nous (vous) appelle !
- Dans un second temps, le Christ envoie : C'est la mission : “Allez !“. Jésus nous (vous) envoie aujourd’hui encore !
               
Et ces deux temps sont inséparables. Le Christ nous dit toujours : “Venez !“ - “Allez !“.
+ Il n'y a pas de vocation, d'appel sans mission, sans envoie ! Tout chrétien a une mission dans le monde ! Même un moine ! Même une moniale !
+ Et il n'y a pas de mission, d'envoie, sans vocation, sans appel. Avant d’être envoyé, il faut être appelé, sinon on risque fort d’être missionnaire de son caprice !

Chrétiens, religieux, prêtres, savons-nous répondre à l'appel du Christ ?
Chrétiens, religieux, prêtres, savons-nous répondre à l'envoi du Christ ? ?
               
“Venez !“, dit Jésus. Mais souvent, nous allons là où il n'est pas ! Car avons-nous remarqué deux petites phrases très significatives  :
- “Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant ?“, disait l'ange au matin de Pâques !
- “Pourquoi restez-vous à regarder le ciel ?“, demandait l'ange au matin de l'Ascension !

 Le Christ n'est ni dans les tombeaux, ni dans les nuages !

+ Non, le Christ n'est pas dans les tombeaux ! Or, trop souvent, nous lui rendons un culte nostalgique, comme à un cher disparu. Nous croyons bien qu'il vit, certes ! Mais si loin de nous ! Alors, il n’est pas étonnant que nous soyons attristés parfois de ne pas le trouver comme Marie-Madeleine, au matin de Pâques !

+ Et le Christ n'est pas davantage dans les nuages ! Or, notre pensée du Christ est souvent une évasion hors du réel, un refuge à notre mélancolie, nos difficultés. Il est si facile de se duper soi-même en croyant aimer l’Invisible… et en ne chérissant finalement que son propre égoïsme !

“Venez !“, dit Jésus ! Alors, où donc le trouver ? - “Où est-il donc ton Dieu ?“, nous demande-t-on souvent. - Jésus est bien monté au ciel. Mais le ciel que rejoint le Christ, c'est l'intimité avec le Père dans l'Esprit-Saint, c'est l'univers de la charité que s'échangent les trois Personnes divines. Et cet Univers est hors de l'espace, hors du temps, c'est-à-dire que cet univers est présent à tous les espaces et à tous les temps. Il m'est donc présent, cet Univers, aujourd'hui !

Et pour manifester cet univers de l’amour divin, Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ qui nous a donné qu’un seul commandement : aimer Dieu et aimer ses semblables. Voilà le ciel où le Christ est monté ! Le Ciel, c'est l'Amour triomphant de tout mal et qui, en moi, aura sa plénitude au-delà de la mort que le Christ a vaincu au matin de Pâques ! Laissons-nous donc envahir par ce ciel-là, avec le Christ qui nous répète : “Je ne vous donne qu'un seul commandement : Aimer !“.

Et si nous vivons de ce ciel-là, ce ciel de Dieu-Amour, de cette présence du Christ en nous, nous saurons le reconnaître également dans l'Eglise qui n'est pas d'abord une institution plus ou moins pesante ! L'Eglise, c'est l'assemblée de tous ceux qui accueillent la présence du Christ, qui essayent de témoigner de son amour de tous les hommes. Un chrétien ne peut être véritablement chrétien s'il est seul. Il doit faire partie d'un Corps vivifié par la vie du Christ. Même pour un moine, même pour une moniale !

Enfin, - troisième manière de la présence du Christ monté au ciel -, si nous savons reconnaître le Christ vivant en nous-mêmes, si nous le reconnaissons dans la vie de l'Eglise, alors, nous reconnaitrons facilement sa présence par les Sacrements et spécialement par l'Eucharistie ! L'Eucharistie est la trace du Christ dans le sillon de notre temps, la trace de sa vie offerte et glorifiée désormais.   L'Eucharistie est la continuation de cette présence divine et humaine du Christ, par laquelle nous pouvons aller à Dieu et, allant à Dieu, en même temps, à tous nos frères.

Voilà, en quelques mots, les manières de la présence du Christ aujourd'hui : en nous-mêmes, dans l'Eglise, dans les Sacrements.

Ce sont comme des lieux de sa présence ; et il nous dit : “Viens" ! - Et en même temps, il nous dit : "Allez !" - Sachons-le bien : si nous entendons l'appel du Christ : “Venez à moi !“, nous ressentirons en nous-mêmes ce désir d'aller, d’une manière ou d’une autre, vers nos frères, les hommes, pour témoigner de la présence de Dieu dans le monde…, du Christ, Lumière du monde ! Un monastère ne doit-il pas être en notre monde souvent enténébré, comme l’affirmait le pape Paul VI, un lieu ou brille la lumière du Christ ressuscité ?

C'est d’ailleurs le symbole du cierge pascal qui nous dit : “Le Christ est Lumière d’amour pour notre monde !“. Si vous allez à lui, vous serez illuminés de sa présence ; et il vous dira : Vous aussi, soyez, avec moi, soyez Lumière du monde !“ - Soyez-le aujourd'hui et demain ! Ce sera déjà le Règne de Dieu, un chemin vers le ciel !


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