vendredi 30 mars 2018

Pas de "Koinonia" sans "diaconia"


Jeudi-Saint 2018      

Les deux gestes du lavement des pieds et du partage du pain expriment la même attitude du Seigneur :
- Pendant le lavement des pieds nous chantons une vieille hymne chrétienne : “Là où est l'amour, là est Dieu”.        
-  En “faisant l'Eucharistie” nous “réalisons” par la présence “réelle” du Seigneur, la promesse du Seigneur : “je suis au milieu de vous.”

Et ce double geste accompli par le Seigneur Jésus le soir du premier Jeudi Saint nous enseigne qu'il n'est pas de communauté sans service, (de "koinonia" sans "diaconia").
En lavant les pieds de ses disciples le Christ prend le rôle de Serviteur.
En partageant le pain - son corps - le Christ s'identifie au Serviteur  souffrant.

Dans les 2 cas, il est au service de la Communauté
que sa vie publique a réunie autour de lui,
que sa mort va disperser,
que sa résurrection va faire éclater comme un germe.

Toute responsabilité dans l'Eglise est un service.
Il y a là une révélation, une révolution.

Sans doute les “bons Empereurs” des premiers siècles (et d’autres après eux) se disaient, se voulaient “serviteurs de l'Empire”.
Mais qu'il y a loin de leur autorité consciencieuse et dévouée au sacrifice du Christ que nous célébrerons demain !

- Chaque fois qu'un prêtre prononce les paroles : “Ceci est mon corps..., mon sang...”, il s'identifie dans une certaine mesure à celui qui le premier les prononça. Sa vie doit être aussi donnée à ses frères que la vie du Christ lui-même. Quelle mission !
- Chaque fois qu'un chrétien participe au corps et au sang du Christ il répond “Amen”, non seulement pour affirmer sa foi en la présence réelle du Seigneur, mais .pour s'engager lui aussi à mourir pour ses frères, car “il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime”.

Toute la doctrine du "Corps mystique" du Christ élaborée par S. Paul est déjà présente en action ce soir-là au Cénacle,
soit dans l'humble service du lavement des pieds,
soit dans le partage du pain et du vin.

Depuis Vatican II, on parle beaucoup d'une “Eglise servante et pauvre”. Ce n'est pas là une mode passagère, une manière démagogique de s'adapter aux goûts du jour. C'est bien plutôt la redécouverte de sa vocation originelle et profonde.

Seigneur,
que le rite du lavement (des pieds) que nous allons accomplir,
que le sacrement de l'Eucharistie que nous allons célébrer
expriment vraiment notre volonté
de nous servir les uns les autres,
et de nous aimer les uns les autres.

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