Jeudi-Saint 2018
Les deux
gestes du lavement des pieds et du partage du pain expriment la
même attitude du Seigneur :
- Pendant le
lavement des pieds nous chantons une vieille hymne chrétienne : “Là où est l'amour, là est Dieu”.
- En “faisant l'Eucharistie” nous “réalisons”
par la présence “réelle” du Seigneur, la promesse du Seigneur : “je suis au milieu de vous.”
Et ce double
geste accompli par le Seigneur Jésus le soir du premier Jeudi Saint nous
enseigne qu'il n'est pas de communauté sans service, (de "koinonia"
sans "diaconia").
En lavant
les pieds de ses disciples le Christ prend le rôle de Serviteur.
En
partageant le pain - son corps - le Christ s'identifie au Serviteur souffrant.
Dans les 2 cas,
il est au service de la Communauté
que sa vie publique
a réunie autour de lui,
que sa mort va
disperser,
que sa résurrection
va faire éclater comme un germe.
Toute
responsabilité dans l'Eglise est un service.
Il y a là
une révélation, une révolution.
Sans doute
les “bons Empereurs” des premiers siècles (et d’autres après eux) se
disaient, se voulaient “serviteurs de l'Empire”.
Mais qu'il y
a loin de leur autorité consciencieuse et dévouée au sacrifice du
Christ que nous célébrerons demain !
- Chaque fois
qu'un prêtre prononce les paroles : “Ceci
est mon corps..., mon sang...”, il s'identifie dans une certaine mesure à
celui qui le premier les prononça. Sa vie doit être aussi donnée à ses
frères que la vie du Christ lui-même. Quelle mission !
- Chaque fois
qu'un chrétien participe au corps et au sang du Christ il répond “Amen”, non
seulement pour affirmer sa foi en la présence réelle du Seigneur, mais .pour
s'engager lui aussi à mourir pour ses frères, car “il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on
aime”.
Toute la
doctrine du "Corps mystique" du Christ élaborée par S. Paul est déjà
présente en action ce soir-là au Cénacle,
soit dans
l'humble service du lavement des pieds,
soit dans
le partage du pain et du vin.
Depuis
Vatican II, on parle beaucoup d'une “Eglise
servante et pauvre”. Ce n'est pas là une mode passagère, une manière
démagogique de s'adapter aux goûts du jour. C'est bien plutôt la
redécouverte de sa vocation originelle et profonde.
Seigneur,
que le rite
du lavement (des pieds) que nous allons accomplir,
que le
sacrement de l'Eucharistie que nous allons célébrer
expriment
vraiment notre volonté
de nous
servir les uns les autres,
et de
nous aimer les uns les autres.
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