28e Dim Ord. 17/A
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Nous
pouvons réellement dire : "Dieu est humain" !
Si
l’homme ne peut véritablement exister sans Dieu, Dieu n’est pas sans l’homme
depuis qu’il s’est fait homme. Et, parce que homme en Jésus, Dieu a donc
expérimenté, comme nous-mêmes, cette souffrance de l'invitation que l'on
repousse, de la main tendue que l'on ignore.
Il
a aussi expérimenté la joie des retrouvailles, du réconfort, de la solidarité
humaine.
Oui,
Jésus Christ a connu les joies de l'amitié, par exemple à Béthanie avec Marie,
Marthe et leur frère Lazare. Mais il a souffert de se voir rejeté par ses
compatriotes de Nazareth, trahi par Judas, l'un des siens. Il a pleuré sur
Jérusalem qui n'a pas voulu se rassembler autour de lui, “comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes”.
Ainsi,
nous pouvons mieux saisir à travers l'humanité de Jésus envahie tantôt par la
joie, tantôt par la peine, les émotions du cœur de Dieu, son bonheur
lorsque nous répondons à ses invitations, ou sa déception lorsque nous disons
"non" à ses appels. Jésus nous a décrit la joie immense du Berger qui
retrouve sa brebis perdue, et, par contre, sa tristesse infinie, lorsque le
fils prodigue s'éloigne en lui tournant le dos.
Certes,
Dieu est le "Tout Autre",
le "Transcendant" comme l'on dit; mais Dieu est aussi me "tout autre" que Celui que les philosophes
avaient imaginé : un Dieu lointain, hautain, insensible, indifférent. - En nous
disant : “Qui me voit, voit le
Père”, Jésus nous dévoile un Dieu proche, capable de compassion etde pitié,
d'émerveillement, et d'enthousiasme.
Mais
allons encore plus loin. Depuis que Jésus - Dieu fait homme - est ressuscité,
sa présence, limitée pendant sa trentaine d'années en Palestine, est devenue
universelle par son Esprit qui habite en nous.
Dès
lors, qui voit un homme, peut aussi discerner Jésus-Christ qui nous a
prévenus : “Ce que vous faites au
plus petit d'entre mes frères c'est à moi que vous le faites”. A travers
les invitations que nous adressent les hommes, il nous faut donc parfois,
souvent même, discerner, dans le quotidien de nos vies, de véritables appels
de Dieu.
Lorsque
nous refusons ou acceptons de donner notre temps, en fonction de quoi nous
décidons-nous ? Est-ce en fonction de notre seul intérêt, du profit à en tirer,
de l'argent à gagner ? Et alors, comme les invités de l'évangile nous ne tenons
aucun compte des besoins des autres et, sans doute, de Dieu lui-même. Et Nous
nous en allons, souvent tristement, qui à son champ, qui à son commerce ou à
ses plaisirs. Et les autres ? Et Dieu lui-même ? Ils souffrent, comme le
Christ, de la solitude devant nos rendez-vous manqués. Et nous-mêmes, nous nous
condamnons à une certaine solitude en nous repliant sur nous-mêmes, loin des
autres et parfois loin de Dieu.
La
solitude des uns et
des autres, voilà la grande souffrance de notre époque, la cause de tant de
tristesse et de dépressions, de suicides même. Un rendez-vous avec soi-même n'a
rarement de sens. Ne sommes-nous pas créés à l'image d'un Dieu en trois
personnes pour vivre avec et pour les autres, et souvent communier ainsi avec
Dieu-Trinité ?
Il
faudrait prendre l'habitude, à chaque sollicitation, à chaque appel, de se
poser la question : n’est-ce pas Dieu qui me fait signe ? Et si, après avoir
cherché et trouvé la lumière, la réponse est affirmative, alors il ne devrait
pas y avoir d'hésitation à répondre "oui", même s'il y a contrariété.
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Nous
ne savons pas où Dieu nous mène, c’est vrai. Mais n'ayons pas peur de le suivre
? Pourtant, Dieu veut notre vrai bonheur, par-delà les apparences contradictoires,
épreuves parfois humainement incompréhensibles. - Mais Dieu ne cesse d’être
présent. Comme le disait Elie Wiesel durant l’extermination des Juifs : “J’étais parfois avec Dieu, souvent contre
Dieu, mais jamais sans Dieu”. N’être jamais sans Dieu ! Alors même que
notre pauvre intelligence a du mal à le reconnaître !
Il
ne s'agit pas de contrecarrer systématiquement notre volonté ou de détruire
notre personnalité. Dieu nous veut heureux et bien vivants dès aujourd'hui et
pour toujours. Le Royaume de Dieu est une alliance, un véritable "mariage
d'amour". Et sans doute que dans toute alliance, il y a des ombres…
Cependant l'Eucharistie - signe de cette alliance - qui nous rassemble est
l'annonce d'un festin qui s'achèvera dans la consommation des "noces
éternelles".
Aussi,
interrogeons-nous sur la qualité de notre attention à l'appel de Dieu à travers
les invitations des autres. Sommes-nous fidèles aux rendez-vous qui nous sont
proposés dans la mesure de nos possibilités. Quelles sont nos réactions devant
des invitations, des lettres reçues, des rencontres quotidiennes.
Oui,
Dieu nous lance des invitations à travers les services demandés dans ma
famille, avec mes voisins, dans mes relations professionnelles, en Eglise…
Oui,
Dieu nous fait très souvent signes à travers personnes et aussi - surtout
peut-être - à travers les événements, même parfois très douloureux.
Dieu
nous fait souvent signe, nous invite à son "repas" à l'intérieur même
de l'Eglise. Il nous demande souvent de préparer la "table" des noces
(dont l’Eucharistie est le signe) en participant activement à tel ou tel
service d'Eglise, même si c'est le plus humble, le plus caché, en discernant
son mystère pascal - de mort et de gloire - en tel ou tel événement difficile
et parfois douloureux.
Soyons-en
persuadés : cette habitude de répondre "oui" dans l'aujourd'hui des
petites choses est la seule garantie de dire un "oui" total, joyeux
et définitif, lorsque retentira le dernier appel : l'heure est enfin venue ;
voici le temps des noces ; voici l'Epoux qui vient. Allez à sa rencontre.
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