1er
Avent T.O. 19-20.A :
Noël ! Bientôt ! Déjà ! Encore quatre semaines,
seulement !
Dès à présent, on en parle, en
famille, en ville, dans les magasins (surtout, évidemment !)
Eh bien, dans les églises, pendant
quatre semaines, les chrétiens vont parler de Noël, préparer Noël. C‘est le
sens du temps de l’Avent : préparer l'adventus", la venue du
Seigneur !
Et, durant ce temps, nous serons en
bonne compagnie, en compagnie de trois personnages qui ont préparé la venue du
Seigneur :
* Isaïe, le prophète qui a entretenu dans le peuple d'Israël cette
attente d'un salut, d'un Sauveur.
* Jean-Baptiste, le précurseur, c'est lui qui a désigné Jésus comme
le Sauveur attendu.
* Marie, elle a donné naissance au Sauveur.
Oui, pendant tout l'Avent, nous
entendrons parler de la venue du Seigneur et de l'attitude qui convient pour ne
pas manquer sa visite. Et il me semble que les textes proposés par la liturgie
durant ces quatre dimanches prochains, nous indiquent quatre attitudes :
Veiller.. préparer..
espérer.. écouter.
Quatre mots, mais ce sont des verbes
actifs qui commandent donc une action !
VEILLER,
d’abord !
Ce jour-là, Jésus parlait à ses
disciples de sa venue, pour leur demander de se tenir prêts. De quelle venue
s'agit-il ? Spontanément, beaucoup pensent à l'heure de leur mort. Pourquoi pas
? Nous n'en connaissons ni le jour ni l'heure.
Mais dans l'évangile d'aujourd'hui,
il s'agit de la venue du Seigneur à la fin des temps, son retour dans la
gloire. Les premiers chrétiens attendaient le retour du Seigneur de façon
imminente. Mais plus les années passaient, plus ils ont réalisé que le retour
du Seigneur n'était pas pour le lendemain. Aussi, ont-ils pensé qu’ils ne
devaient pas se contenter d'attendre passivement. Il convenait au contraire de
prendre au sérieux le temps présent et de veiller activement. “Veillez donc !”, soyez prêts à
accueillir le Christ,
non seulement quand il viendra à la
fin des temps, nul ne sait quand,
non seulement à la fin de notre vie,
nul ne sait quand,
mais à tout instant, car le
Christ frappe à notre porte à tout instant et parfois de façon inattendue.
Inattendue comme l'arrivée du déluge
à l'époque de Noé (1ère
lecture),
ou comme la venue d'un voleur qui ne prévient pas (Evangile).
Après Jésus, les évangélistes le
répèteront sur tous les tons : “Tenez-vous
prêts, ne dormez pas, veillez”.
Il s’agit donc de “veiller”,
aujourd’hui et chaque jour. Et pour que ce ne soit pas un mot, une parole sans
suite, on peut suggérer deux manières de veiller.
- La première est une attitude permanente :
faire attention, être en éveil, ne pas dormir.
- La seconde est une décision :
prendre de temps en temps de vrais moments de veille.
La première : Faire attention, être
en éveil, ne pas dormir. C’est l’attitude de beaucoup qui attendent un
salut, quel qu’il soit : la paix dans le monde, la prospérité… un véritable
amour… et que sais-je encore. C'est l'attente de tous les hommes au long de
l'Histoire. C'est une attente qui parcourt tout l'Ancien Testament et tout le
Nouveau Testament.
Isaïe l'exprimait souvent, comme
tous les prophètes, et il entretenait cette attente, nous venons de l'entendre.
Souvenons-nous aussi de ce que St
Paul nous disait : “Frères, vous le
savez, c'est le moment, l'heure est venue de sortir de votre sommeil, le salut
est là, tout proche”.
Eh bien, pour nous qui savons que
Jésus est venu combler cette attente et accomplir initialement le salut pour
tout homme, il nous faut nous mettre à l’œuvre pour faire de ce salut une
réalité. Ce n'est pas le moment de dormir !
Il y a bien des manières d'être
endormi. Le sommeil de l'habitude, de la routine, de l'engourdissement.
Dans nos vies surmenées, il faut se
tenir éveillé pour ne pas vivre sa vie machinalement, superficiellement. Il
faut ouvrir les yeux, les mains, le cœur sur l'essentiel que nous
risquons d'oublier. Ce n’est pas la vie qui doit nous mener ; c’est à
chacun de déterminer le plus possible sa propre vie !
Ceci est vrai dans nos relations les
plus quotidiennes. Et ceci s'impose également dans notre participation à la vie
du monde. Avoir, au minimum, une réflexion de salut - donné par le
Christ - face à tout ce que les mass médias véhiculent comme informations. Ce
n’et pas toujours facile, mais ce n'est pas le moment de s'endormir. Si nous
manquons cet éveil, cette “veille” pour nos frères proches ou lointains, nous
manquerons la visite du Seigneur.
La seconde recommandation : prendre
de temps en temps de vrais moments de veille.
Et là, on peut traduire le mot "veiller"
par un autre mot : "prier". C'est Jésus lui-même qui a associé les
deux mots, la veille de sa mort : “Veillez
et priez”. C’est la mission de beaucoup de religieux, religieuses. Mais ils
nous encouragent à les imiter quelque peu.
“Qui
s’élève, élève le monde”, a-t-on dit. La prière est le lieu d’un
“web spirituel”, si je puis dire : dès qu’un point d’une toile d’araignée
vibre, c’est toute la toile qui vibre en même temps. Ainsi en est-il de la
force de la prière. Prier, c’est veiller avec ceux que l’on aime, avec ceux qui
souffrent…
Je pense aux grands-parents, sortis,
pour la plupart, des remous du "moyen-âge" (si je puis dire)
qui prennent le temps de prier pour
les enfants, petits-enfants,
qui prennent le temps de prier pour
ceux qui souffrent de diverses manières.
Ils veillent dans la prière. Et avec
le Christ, ils participent au salut du monde, lui qui, souvent, se retirait,
seul, pour prier. Et cela, jusqu’à la veille de sa mort…
Un prêtre m'a dit un jour : “J'aime prier chaque jour comme on veille
sur ceux et celles dont on est proche, solidaire, responsable : dans ma prière,
j'aime évoquer les visages heureux et douloureux de mes frères, devant Dieu.
J'aime égrener leurs noms, leurs souffrances, leurs bonheurs, ce qui les fait
vivre et ce qui les accable”.
Oui, avec le Christ, le priant porte
le monde vers le véritable salut.
“Veiller !” Voilà la première
recommandation en ce temps de l’Avent : veiller dans la prière. Si nous
voulons éviter l’insouciance tranquille et nous tenir prêts pour la venue du
Christ qui vient sauver le monde avec nous, par nous et pour nous, il nous faut
veiller et prier.
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