samedi 24 septembre 2016

Résurrection !

J'ai bien conscience d'avoir semblé délaisser mes lecteurs. Rien de tel pourtant ! Quelques ennuis de santé et diverses circonstances en furent la cause.
Aussi je vous transmets aujourd'hui trois réflexions, même si je dois m'abstenir encore durant une quinzaine de jours. Mais durant ces jours, soyez assurés de ma pensée et de ma prière.
P.S. Tout en restant aumônier du prieuré "La Paix Notre-Dame", ma nouvelle adresse postale est : "Les Salons de Saint François" - 72500 LAVERNAT       Le 24 Sept 2016


24 T.O. Vendredi 16/C       -  La Résurrection des corps !   (I Co. 15.12-20)

St Paul aborde, dans sa lettre aux Corinthiens, le thème principal de sa prédication, et qui est le fondement de la foi chrétienne : la Résurrection du Christ et, conséquemment, notre propre résurrection.
Cette prédication essentielle avait été pour lui l'occasion d'un échec cuisant à Athènes ; il en avait beaucoup souffert, lui qui avait rencontré le Christ vivant sur le chemin de Damas !

Depuis lors, l'apôtre s'attachait à présenter cette réalité de la Résurrection chez les Corinthiens devenus disciples du Christ. Mais la pensée philosophi-que grecque véhiculait encore chez certains des préjugés contre la matière : le corps, pour un Grec, n'était finalement qu'une prison dont il fallait sortir pour atteindre la vie véritablement, la vie plénière de l'esprit sans le corps !
L'apôtre évoquera à nouveau cette pensée contraire à la foi chrétienne à son cher Timothée en évoquant ceux qui s'écartent de la vérité en prétendant que la résurrection a déjà eu lieu(II Tm 2 16-17).  - “La résurrection a déjà eu lieu !“, disent certains. Paul vise ceux qui faisaient allusion au baptême conçu, reçu comme une "résurrection spirituelle". Et, de ce fait, ils niaient alors la résurrection des corps !

Ainsi, dans sa lettre aux Corinthiens, Paul ne se lasse pas de répéter son argumentation pressante : certains disent, accuse-t-il, qu’il n’y a pas de résurrection des morts ! Mais s’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi. Raisonnement qu’il reprend en argumentant :
- S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et toute notre espérance s’écroule ! (v/12-19)
- Mais heureusement, le Christ est ressuscité. Et nous serons tous vivifiés par lui (V/ 20-28).
- Sinon, tout ne serait qu’inconséquence ! (V/29-30). Et alors, dira-t-il, cyniquement, "mangeons et buvons, car demain, nous mourrons !".

Sans doute, Paul argumente-t-il du fait que le Christ et les hommes ont commune nature ! Et grâce à ce lien, il y a relation causal : si notre résurrection, qui est un effet de celle du Christ, doit ne pas avoir lieu, c’est que la cause n’a pas été posée. Cette pensée logique s'appuyait sur la notion de ce qu'on appellera par la suite : le "Corps mystique" du Christ : si le Corps ne ressuscite pas, pourquoi la tête (le Christ) serait-elle ressuscitée ? Cette belle idée, Paul ne l'exprime pas expressément en notre texte. Il la formulera ailleurs...
Il préfère, ici, appuyer son argument sur une réflexion qui lui paraît encore plus importante : si le Christ n’est pas ressuscité, non seulement notre foi est sans appui, mais nos péchés demeurent en nous, ces péchés si impitoyablement décrits au chapitre 6ème de sa lettre... St Paul marque, là, une profonde relation entre “Résurrection du Christ“ et “Rédemption“ : seul le Christ glorifié donne l’Esprit qui efface les péchés, qui nous donne déjà, dès ici-bas, accès à la vie divine !

Et l'apôtre poursuit : “Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement...,  nous sommes à plaindre !".
Si le Christ n’est pas ressuscité, notre espérance serait ridicule si elle ne porte que pour la vie présente, seulement ! Cela reviendrait à dire comme les chrétiens auxquels faisaient allusion Paul à Timothée : la résurrection a déjà eu lieu par le baptême. Et cette force baptismale devrait nous donner - plus ou moins, certes -, mais devrait nous donner quand même le bonheur dès ici-bas !
Réflexion qu'on entend à l'occasion de telle ou telle souffrance ou épreuve : Si Dieu existe, si le Christ est ressuscité (en moi, par le baptême)…, tous ces malheurs dont je souffre ne devraient pas arriver !

Mais non !, affirme fortement l'apôtre.  Nous le savons bien : notre espérance n’est pas sans objet puisque le Christ est vraiment ressuscité ! Et, dès lors, les chrétiens ont mis, une fois pour toutes, leur espérance dans le Christ-Sauveur, le médiateur unique ! Et il écrira encore à son cher Timothée :
“Il n’y a qu’un seul Dieu, qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes,
un homme : Christ Jésus qui s’est donné en rançon pour tous…
Voilà mon témoignage !“  (I Tim 2.5)

Puissions-nous toujours vivre de cette grande réalité ! Le Christ est bien ressuscité... Il vit en nous pour nous amener à une vie plénière en sa gloire !

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