samedi 29 novembre 2008

Le mot du jour – 33ème semaine du temps ordinaire – Jeudi (Evangile)

Il faut imaginer le contexte de ce passage d’évangile : quelques jours avant sa passion. Jésus multiplie "à outrance" les gestes messianiques. C’est la fête de Soukkot qui rappelle l’eau salvatrice du désert et la colonne lumineuse qui guidait le Peuple. - Aussi, Jésus guérit un aveugle à la fontaine de Siloë, et un boiteux, à la piscine de Betzatha,(contredisant la malédiction de David : "Les boiteux et les aveugles - qui, avait-on dit, s’opposeraient à sa conquête, n’entreront pas ici"). - Et Jésus déclare encore solennellement : "Je suis la Lumière du monde", alors que Jérusalem est illuminée avec un faste que l’on a peine à imaginer pour rappeler la colonne lumineuse du désert. Eau salvatrice ; lumière pour "voir". (Et bientôt, le voile du Temple se déchirera pour que nous puissions voir un jour celui qui nous voit sans cesse).

Moments donc de multiples gestes et enseignements messianiques. On dirait que Jésus est pressé de livrer l’essentiel de son message. Et j’imagine : le soir après avoir guéri et enseigné dans le temple, Jésus fatigué se retire sur le mont des Oliviers livrant sa prière : "Notre Père".

Il va, parfois à Béthanie non loin, chez ses amis, ou il couche à la belle étoile entre Jérusalem, le mont des Oliviers et Béthanie. Il est sur ce chemin historiquement célèbre que l’on a appelé : le chemin des exils et des retours. C’était, en effet, le chemin de David fuyant Absalom ; c’était sur ce chemin qu’Ezéchiel avait vu la gloire de Dieu sortir du temple avant la prise de Jérusalem, pour y revenir après l’exil. (Et autres exemples).

Jésus regarde le temple, regarde Jérusalem ; il regarde le monde. Et il pense à son "exil" et à son "retour", à sa mort et à sa résurrection.

"Si tu avais compris, Jérusalem…", dit-il. Et il annonce la ruine, la mort de Jérusalem, emblème de toutes les ruines, les morts de par les siècles… jusqu’à la fin…. Mais il pense aussi à la prophétie de Baruch : "Quitte ta robe de tristesse, Jérusalem… car Dieu va montrer ta splendeur". – "Détruisez ce temple… et je le relèverai".

Exil-retour – Mort-Résurrection. On pourrait dire que toute l’histoire biblique, chrétienne vit sur ce rythme ; c’est, pourrait-on dire, le rythme mystérieux du cœur même de l’Homme-Dieu qui bat en nous : diastole-systole. Essayons de vivre sur ce rythme du cœur de Christ, du cœur de Dieu. Exil-retour. Echec-réussite. Mort-Vie. De grand cœur, vivons, nous aussi, ce rythme de l’Homme-Dieu, avec foi, espérance, charité, car le Christ est bien MORT. Mais il est VIVANT.

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