jeudi 25 mai 2017

Déjà "assis avec le Christ..."

 Ascension 17

Fête de l’Ascension !
Savons-nous percevoir le sens profond de cette fête ? Car la préface de ce jour a beau nous dire que le Seigneur Jésus “élevé au plus haut des cieux ne s'évade pas de notre condition humaine”, nous avons l'impression de le perdre de vue, que Jésus nous échappe en quelque sorte ...!

Pourtant, ce qui est clair, d’après St jean surtout, c'est que Jésus, venu du Père, retourne vers le Père et nous conduit vers lui. “Nul n'a jamais vu Dieu, explique-t-il à la fin de son prologue : le Fils unique, qui est tourné vers le Père, lui, l'a fait connaître (1,18).
Il nous l'a fait connaître et aimer, nous révélant qu'il nous aime. Lors de son dernier repas avec ses apôtres, Jésus précisera bien : “Le Père lui-même vous aime parce que vous m'aimez et que vous croyez que je suis sorti d'auprès de Dieu” (16, 27). “Et à présent, je retourne vers le Père”.

La destinée de Jésus est donc la nôtre
La montée au ciel de Jésus - son Ascension -, n'est donc pas simplement un heureux dénouement d'une histoire tragique : “Tout est bien qui finit bien”, comme on dit.
Elle constitue l'aboutissement du mystère du Fils de Dieu fait homme et concerne chacun de nous.
Par le baptême, nous sommes unis au Christ. Aussi, St Paul dira : “déjà, nous avons été assimilés à sa mort ; et nous le serons aussi à sa résurrection” (Rom. 6,5).
La destinée de Jésus est la nôtre, affirme souvent l’apôtre et fortement : “Dieu qui est riche en miséricorde : à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos péchés, il nous a vivifiés avec le Christ, nous a ressuscités avec lui et nous a assis avec lui dans les cieux” (Ep 2,4-6 ; cf Rm 6,48).

Par notre baptême et les autres sacrements, nous sommes “consorts” du Christ : morts avec lui, ensevelis avec lui, ressuscités avec lui, assis avec lui dans les cieux.
Retenons bien ce dernier terme aujourd’hui : notre sort final est donc celui de Jésus, “assis à la droite de Dieu”.
L’oraison de la fête le souligne : “Ouvre-nous à la joie et à l'action de grâce, car l'Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son Corps ; il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c'est là que nous vivons en espérance”.

D’ailleurs, bien des textes liturgique et nos “Professions de foi” soulignent ce mystère de l'Ascension.
- Dans le “Gloire à Dieu au plus haut des cieux”, après la mention du Père, “Roi du ciel”, on invoque Jésus par la formule : Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous”.
- Dans le Credo, nous affirmons : “Il ressuscita le troisième jour et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père”.
- Au moment de l'anamnèse, la 1ère Prière Eucharistique parle de la “glorieuse Ascension dans le ciel” de Jésus Christ, mentionnée dans la 3ème Prière eucharistique comme dans la 4ème en ces termes : “En proclamant sa résurrection et son ascension à ta droite dans le ciel”… 

Notre foi est donc liée au Christ assis à la droite du Père : son Ascension est une “session” définitive auprès du Père, annoncée dans un psaume que Jésus lui-même s'attribue dans un dialogue difficile avec les pharisiens (Mt 22,41-46) : “Oracle du Seigneur à mon Seigneur : siège à ma droite (Ps 109,1).

Et également, nombreuses sont les représentations du Christ assis sur son trône de gloire, auprès de son Père.
Mais, il ne faut pas se tromper : le Christ Roi, vainqueur du péché et de la mort, n'est pas un potentat triomphant et lointain. Il est le Verbe, qui est tourné vers le Père dans l'Amour qui est leur Esprit. Cette “session” à la droite du Père est un repos après la Grande Œuvre de notre Rédemption (cf Jn 5, 20-21), préfiguré dans le repos du 7ème jour au terme de la Création.

Et toute la liturgie nous fait anticiper ce repos en Dieu pour lequel nous sommes faits.
Notre Tête, qui est le Christ, est déjà dans la gloire, tandis que bien des membres de son Corps sont toujours dans les épreuves d'ici-bas : il n'en reste pas moins vrai que tout le Corps vit de l'influx de la Tête, qui se repose près du Père, comme Jean posait la sienne sur Jésus à la dernière Cène.

L’Ascension fait partie de notre foi, partie essentielle, parce qu'en toutes choses, c'est la fin ou le but qui nous met en mouvement. “Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, écrit encore St Paul aux Colossiens, recherchez les choses d'en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Songez aux choses d'en haut, non à celles de la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu ; quand le Christ sera manifesté, lui qui est votre vie, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui, en pleine gloire” (3,1-4).

Voilà de quoi rendre alerte et tonique notre marche vers la Jérusalem céleste, pour y entraîner tous nos frères et sœurs, tous invités à contempler et partager l'amour dont le Père aime le Fils et chacun de nous (cf Jn 17, 26). Jésus nous assure qu'il nous prépare une place près de lui, pour que là où il est, nous y soyons ! (Cf Jn 14,3).

Aucun commentaire: