mardi 16 avril 2019

Rameaux


Rameaux 2019

Au seuil de l'église :
Avec les chrétiens du monde entier, aujourd'hui et durant cette semaine - la "semaine sainte"  -, nous allons contempler le Christ, le regarder souffrir…, et mourir d'une façon atroce.    

Et dans le même temps, nous pouvons regarder :
 - notre terre que les hommes épuisent,
- les nations de notre monde qui se déchirent et s'entretuent,
- certains lieux de travail…, de vie qui disparaissent.
- Pensons surtout à tous ceux qui souffrent dans leur corps, leur esprit, leur cœur… leur âme…
- et nous pouvons encore discerner les signes de mort en notre propre vie, ces signes que sont la maladie, l'accident, et simplement le vieillissement.
Et en tout cela, en tous ces souffrants que nous rencontrons, en notre propre faiblesse, délabrement, mais c'est le Christ souffrant, mourant que nous retrouvons.
Oui, le Christ a souffert, et il est mort !
Il souffre toujours  en nos frères ; en eux, il meurt !

Et alors ?…  C'est alors que chaque chrétien doit proclamer en toutes circonstances, et en regardant le Christ : "Dieu a les issues de la mort !", comme le chantent plusieurs psaumes !

Certes, Jésus lui-même sur la croix  poussera ce cri : "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?". Mais ce cri n'est que le début d'un psaume qui précisera : Dieu lui a répondu : ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent. La vie est à eux,  pour toujours.
Et le Christ est ressuscité !
Et le Christ ressuscite toujours, et aujourd'hui même…
Voilà ce que notre espérance nous invite à proclamer, ce dont nous devons témoigner.
L'espérance, disait le pape François, est comme l'attente d'un enfantement : une naissance plénière à la vie divine en nous.
Aussi St Paul avait raison de s'exclamer : "O mort, où est ta victoire de ?".

C'est cette espérance que le chrétien doit proclamer :
et en notre monde qui semble s'anéantir lui-même,
et en ces nombreux pays de larmes,
et en notre Eglise aux membres parfois si pécheurs
et en nos propres vies…

Oui, le Christ est mort. Mais il est ressuscité. Il ressuscite toujours. Il est près de nous, vivant pour toujours nous donner la vie…

Acclamons-le comme il fut acclamé par les foules de Jérusalem qui annonçait l'Eglise, cette Eglise que nous formons et qui annonce elle-même la grande Assemblée du ciel qui chante son Seigneur.

Homélie :

En écoutant la passion selon St Luc, nous sommes invités à mettre nos pas dans ceux de Jésus, lui l'"Innocent" injustement condamné.

Au long de son Evangile, Luc avait mis en relief la tendresse, la miséricorde de Jésus, venu chercher et trouver ceux qui étaient perdu.

Dans le récit de la passion, la tendresse et la miséricorde de Jésus sont plus fortes que toutes les forces du mal qui s'abattent sur lui.

Lorsqu'au Mont des Oliviers, Jésus ressent une terrible angoisse devant le mal du monde - sa transpiration en devient comme des gouttes de sang - il se ressaisit ; juste assez pour faire encore un pas, celui de la confiance.

Alors, il entre dans l'offensive contre les ténèbres. • C'est ainsi que Jésus se lève et accueille avec délicatesse Judas : "C'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ?"
• C'est ainsi que le cœur de Pierre - qui vient de le renier - est retourné par le regard aimant de Jésus. "Il sortit et pleura amèrement".
• C'est ainsi que Jésus prie pour ses bourreaux : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font".
• C'est ainsi que le bon larron, bouleversé par son attitude, s'entend répondre à sa prière : "Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis."

Jésus entre dans nos situations infernales pour nous en sortir. Avec Jésus, il devient possible d'aimer, de croire, d'espérer malgré tout, car il a brisé le cercle de la haine, de la vengeance, du désespoir. Il n'y a qu'une réponse au mal du monde : l'excès d'amour.
En Jésus, c'est l'amour seul qui est tout puissant, un amour si grand, si beau, qu'il vaincra la mort elle-même, ce mal qui semble tout anéantir.

Aujourd'hui, nous ressentons une montée de la violence. La Passion de Jésus est un appel poignant à vaincre la violence par la passion de la paix, de l'amour. Grâce au Christ, nous croyons que la bonté est plus importante que le mal le plus profond. En écoutons le Christ implorer le Père pour nous : "Père, pardonne-leur". Devenons à notre tour acteurs de réconciliation.

"Seigneur, priait le pape François, tu es plein de miséricorde pour toute personne de toute culture et de toute nation.
Dans ta miséricorde, tu ne vois pas d'abord nos limites, nos difficultés, nos refus. Mais tu crois en notre capacité d'aimer, et de nous découvrir frères et sœurs.
Façonne-nous par ta miséricorde et ta tendresse.
Aide-nous à dépasser nos peurs, et nos refus de nous ouvrir à l'autre.
Apprends-nous à nous laisser toucher par la vie de nos frères et sœurs.
Ouvre nos cœurs pour aimer.
Ouvre nos mains pour construire des ponts, et non pas des murs.
Ouvre notre intelligence pour inventer le monde de demain : un monde où chacun trouvera sa place : un toit, du pain, un travail, (et surtout) un geste de fraternité à partager, un mot d'espérance à échanger en reflet de toi-même  qui es amour et miséricorde !

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