Présentation
du Seigneur au temple - 2016
La fête d'aujourd'hui - Présentation du
Seigneur au temple - clôt l'année de la vie consacrée, de la vie religieuse,
voulue par le pape François.
Il faut toujours revenir, me semble-t-il, à
notre "présentation" à Dieu - à la suite de Jésus lui-même -, présentation,
consécration qui a eu lieu au jour de notre baptême, consécration
amplifiée - pour certains, certaines appelés par grâce divine -, au jour de
leur "profession religieuse".
La "consécration" -
baptismale ou religieuse - comporte essentiellement appartenance à Dieu
et dévotion à son service.
Lorsque
Jésus prie pour ses apôtres, il demande, certes,
-
cette consécration qui les retire du monde (mauvais), qui les unit
totalement à Dieu pour " être saints et de corps et d'esprit", dira St Paul ( I
Co. 7.34),
- mais aussi une consécration qui les adapte, les
prépare à la tâche qu'ils auront à remplir. "Sanctifie-les dans la vérité : ta Parole est vérité. Pour
eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés dans
la vérité" (Jn 17.17,19). - Le
Christ s'est consacré lui-même, en se dévouant
comme victime, afin que ses disciples, eux-mêmes consacrés, puissent
- être, eux aussi, des intermédiaires de la vérité, de la
grâce divine,
- être, dira encore St Paul, "comme des vases nobles, sanctifiés, utiles au Maître, propres à
toutes œuvres bonnes" (Cf. 2 Tim 2.21).
Certes, on le sait : il est difficile à des créatures
faites de chair et de sang, d'être totalement, ici-bas, consacrées ; il est
difficile que le corps, l'esprit et l'âme soient protégés de toute tache, comme
le souhaite l'apôtre : "Que Dieu vous
sanctifie totalement ; que votre être tout
entier, - esprit, âme et corps - soit gardé sans reproche pour
l'Avènement du Seigneur" (I Thess 5.23).
Aussi, le même apôtre, très averti des vicissitudes de la vie terrestre, prie sans cesse pour obtenir lui-même
un accroissement de charité qui puisse, écrit-il, "affermir vos cœurs en sainteté devant Dieu, notre Père" (I
Thess 3.13).
Il
sait d'ailleurs que Dieu, voulant faire participer ses enfants à sa sainteté - "Dieu vous a appelés à la
sanctification" (I
Th. 4.7)
-, il sait que Dieu les exerce à cette fin par des épreuves purificatrices -
"c'est
pour notre bien, afin de nous faire participer à sa sainteté" dira la lettre aux Hébreux (Heb
12.10).
Aussi l'apôtre leur demande de coopérer sans cesse à cette grâce, et de
continuer de se purifier, en "achevant
de se rendre saints" (II Co. 7.1).
Dès
lors, notre existence doit être conçue comme un effort de sanctification, de
consécration. - "Recherchez la sanctification sans laquelle personne ne
verra le Seigneur" (Heb
12.14)
-, afin de produire des fruits en vue de la justification finale : "Libérés du péché, vous portez les fruits
qui conduisent à la sanctification ; et leur aboutissement, c'est la vie
éternelle" (Rm.6.22).
Ainsi,
il s'agit bien
-
d'une part : d'être de plus en plus docile à l'action de l'Esprit
Saint, dira Paul - "Dieu vous a
choisis pour être sauvés par l'Esprit qui sanctifie" (II Thess. 2.13). "Vous êtes élus par la
sanctification de l'Esprit pour obéir à Jésus Christ" (I Pet 1.2) -. Et c'est dans cette
docilité à l'Esprit Saint qu'on est libéré du péché : "La loi de l'Esprit qui donne vie en Jésus m'a libéré de la loi du
péché" (Rm
8.2).
-
d'autre part, il s'agit de pratiquer à la perfection toutes les
vertus : "A l'exemple du Saint qui vous a appelés, devenez
saints, vous aussi, dans toute votre conduite" (I Pet. 1.15).
Mais si les chrétiens, les religieux sont des sansctifiés en
permamanence et définitivement - "Le
Christ a rendu parfaits pour
toujours ceux qu'il sanctifie" (Heb
10.14) -, c'est pour qu'ils
soient constitués en un corps sacerdotal : "Tu as acheté par ton sang des hommes et tu en as fait pour notre
Dieu des prêtres" (Apoc
1.5-6 ; 5.9-10), des prêtes qui officient devant Dieu : "Prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un
sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à
Dieu par Jésus" (I Pet 2.5).
Si la sanctification - la consécration - est accordée, c'est donc
pour nous permettre de rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, dans
des sentiments de religion et de crainte : "Rendons
à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec religion et crainte" (Heb
12.28).
L'idéal religieux n'était-il pas déjà de "servir Dieu dans la sainteté et la justice sous son
regard, tout au long des jours", comme le chantait Zacharie (Lc
1.75) ? Cet idéal est réalisé par l'homme nouveau, "créé selon Dieu dans la justice et la
sainteté de la vérité" (Eph. 4.24).
Cette sainteté n'est pas tant celle d'une parfaite
correction morale - "Notre
comportement parmi vous fut saint, juste, sans reproche" (I
Thess 2.10) - que cette piété et cette pureté religieuse qui permettent
d'accomplir dignement les actes d'un culte divin.
Aussi, cette sainteté - consécration - est communiquée par le
Sanctificateur, le Grand Prêtre céleste, saint et juste, qui, associant
les siens à son ministère sacerdotal, donne à leur vie le caractère d'une liturgie
se déroulant en présence de Dieu : "Car
le Sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C'est pourquoi Jésus
ne rougit pas de les nommer frères" (Heb 2.11),
Et l'Apocalypse présente les élus du ciel enveloppés de robes
blanches avec des palmes à la main - symbole de pureté et de victoire sur la
mal (Cf. Apoc 7.9 ; 3.5 ; 6.11) - ; ils se
tiennent debout en face du trône de Dieu et en face de l'Agneau, "les servant nuit et jour dans
le temple" (Apoc
7.15)..
Dès lors, St Paul, envisageant les croyants comme prêtres
et victimes de leur propre sacrifice - à l'instar du Christ - leur demande
de s'offrir eux-mêmes, quotidiennement ; car ils ne disposent plus
d'eux-mêmes, une fois qu'ils ont été mis en l'appartenance de Dieu par la
consécration baptismale, religieuse.
Aussi, toute leur vie morale ne doit être que le déploiement
de ce culte spirituel - "Je
vous exhorte à offrir vos personnes en hostie, sainte, agréable à Dieu. C'est
là le culte spirituel que vous avez à rendre" (Rom.
12.1) -. Notre vie ne doit être que l'oblation d'une hostie
vivante, ou mieux "une liturgie de la foi" : "Si mon sang même doit être versé en libation dans le sacrifice et
le service de votre foi, j'en suis
heureux et m'en réjouis avec vous tous" (Phil 2.17).
C'est ainsi que l'existence entière, depuis l'offrande
de l'âme elle-même et son culte intérieur, jusqu'aux bonnes œuvres, est
consacrée à Dieu...
Jusqu'aux
bonnes œuvres comme
-
la prière d'abord : "Offrons à Dieu un sacrifice de louange en tout
temps, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son Nom" (Cf. Rom. 15.10),
- la fuite du mal : "Fuyez le mal avec horreur
; cherchez le bien !" (Rm12.9).
- l'effort permanent de purification : "Sans cesse, purifiez-vous du vieux
levain !" (I Co. 5.7).
- la recherche d'une union intime avec Dieu. Sans
cesse le Seigneur demande comme aux premiers disciples ou à Marie de Magdala : "Que cherchez-vous ? Qui cherchez-vous
?" (Jn 1.38 ; 20.15). Puissions-nous répondre
avec l'épouse du Cantique des cantiques :
"Je cherche celui que j'aime", le Seigneur (Ct
3.1).
- l'aumône qui ne doit pas
seulement combler les besoins de nos frères, dit St Paul, mais faire abonder
les actions de grâces envers Dieu !" (cf. 2 Cor. 9.12),
- l'accroissement de la charité : "rendre témoignange à la charité !" (3
Jn 3, 6)
Mais tout ce culte du consacré suppose une forte union
à l'Officiant par excellence, le Christ Jésus.
Il suppose aussi la médiation de l'Eglise et des apôtres
dont le ministère sacerdotal est de rendre les convertis aptes à offrir au
Seigneur une oblation digne de lui et qui est le don de
leur vie entière : "Je vous ai
écrit comme un officiant du Christ Jésus auprès des païens, afin qu'ils
deviennent une offrande agréable, sanctifiée dans l'Esprit Saint" (Rm.15.15-16).
Sous cet aspect, la vie du consacré est le vrai culte "en esprit et vérité" (Jn
4.23) dont parlait Jésus et qu'il a rendu possible en faisant des
croyants des enfants de Dieu. Des enfants de Dieu, donc des adorateurs parfaits
qui rendent un culte à Dieu - bien au-delà des règlements et pratiques
cultuelles - par un profond amour envers leur Père des cieux qui les aime !
Et c'est ainsi qu'ils sansctifient son Nom -"Que ton Nom soit sanstifié" -,
qu'ils glorifient le Christ : "rien ne me confondra et le Christ sera glorifié dans mon corps, soit par
ma vie, soit par ma mort" (Phil. 1.20).
C'est ainsi que, au cours de cette procession liturgique
qu'est la vie ici-bas, les chrétiens ne cessent pas de se rapprocher du Temple
céleste, où sont déjà rassemblés dans une merveilleuse louange les justes
arrivés au but et consommés en perfection : "Vous
vous êtes approchés
de
la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste,
et
de myriades d'anges, en réunion de fête,
de
l'assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux,
des
esprits des justes parvenus à leur perfection,
de
Jésus médiateur d'une alliance nouvelle" (Heb
12.23).
Aussi, l'auteur de la lettre aux Hébreux nous encourage :
"Avançons-nous
donc avec assurance vers le trône de la grâce" (Heb
4.16)
et : "Poursuivez la sanctification sans
laquelle personne ne verra le Seigneur" (Heb 12.14).
Veuillez excuser les nombreuses citations bibliques. Mais je
pense - et ce serait interressant de le faire - qu'elles pourraient émailler le
texte de la Règne de St Benoît qui, bien sûr, s'en inspire tant il parle de
sanctification, de consécration, du culte à rendre à Dieu et par la voix et par
la vie toute entière, afin de témoigner de notre grand désir : "être pour toujours avec le Christ en
gloire !" (Cf. Phil 1.23. Col
3.4). Avec tous nos frères !
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