mercredi 30 septembre 2015

Un mauvais caractère, mais un saint cependant !

30 Septembre 15   -   St Jérôme

St Jérôme est un saint un peu particulier, paradoxal ! On pourrait lui attribuer, me semble-t-il, cet axiome latin : "Admirandus, non imitandus" ; "A Admirer, mais pas toujours à imiter !".  Un de mes professeurs disait naguère qu'il aurait facilement placé sur les autels plutôt Origène que Jérôme !

"Pas toujours à imiter", ce saint, à cause de son caractère très entier !
Etudiant plein de fougue à Rome, il demande le baptême à 19 ans. Dès lors, il ne peut concevoir d'autre vie que pleinement, totalement consacrée à Dieu. Oui, mais où et comment ? Ce fut longtemps sa grande question de vie !

Aussi, jamais très satisfait du lieu où il se trouve et de ce qu'il rencontre, il sera, dans un premier temps, comme un moine gyrovague, allant de droite à gauche et de gauche à droite. Il passe d'abord deux années dans un désert de Syrie. Ce sera pour lui un stage d'érémitisme, de contemplation qui lui permettra déjà de goûter amoureusement les Saintes Ecritures.

Cependant Jérôme se sent appelé également à l'action ! Il se rend à Antioche, ville célèbre pour son école exégétique. Il apprend le grec et l'hébreu. Et il reçoit le sacerdoce.

Mais il ne peut tenir en place. Il part pour la capitale, Constantinople. C'est là qu'il découvre l'exégèse d'Origène et rencontre le grand théologien contemplatif Grégoire de Nazianze dont il devient le disciple admiratif.

Toujours indécis sur ce qu'il doit devenir, il revient à Rome. Là, sa grande culture fait de lui le secrétaire du pape Damase. Il a aussi beaucoup de succès auprès des laïcs et notamment auprès de certaines "dames" de la haute société. Elles deviendront ses admiratrices inconditionnelles au point de former auprès de lui, un petit cercle, une communauté en quelque sorte.

Cependant, à la mort du pape St Damase, il doit quitter Rome où son bouillant caractère lui a valu beaucoup d'ennemis. Les "dames" de son petit cercle le suivent jusqu'à Bethléem où Jérôme fonde pour elles un petit monastère.

C'est dans cette bourgade de la naissance du Christ que Jérôme semble avoir trouvé sa vocation ! Il se consacre entièrement à l'étude de la Bible qu'il traduit en latin - la célèbre traduction qui sera appelée "Vulgate" -. Ce faisant, il se brouille avec de nombreuses personnalités, s'immisçant fortement et facilement dans les querelles de l'époque (qui étaient nombreuses, il faut le reconnaître).

Certes, St Jérôme passe dans l'histoire pour l'un des plus mauvais caractères dans la communion des saints. Mais finalement, son affectivité exacerbée le rend peut-être plus proche de nous. On le plaint d'avoir été irascible et vindicatif. Mais on l'admire pour son amour du Christ et de la Parole de Dieu qu'il s'appliquait, par une grande ascèse, à vivre le plus parfaitement possible, se dépensant totalement au service de l'Eglise !

C'est à Bethléem que, parvenu à un âge avancé, il mourut paisiblement en 420.

Aussi on peut retenir aujourd'hui et méditer quelques formules frappantes de ce tempérament bouillant, mais bouillant de l'amour du Christ :
- Vous priez ! Certes ! Mais c'est vous qui parlez toujours ! Lisez donc l'Ecriture ! C'est alors que le Christ pourra, Lui, vous parler enfin !
- Ignorer les Ecritures, c'est tout simplement ignorer le Christ !
- Ce qui a de la valeur, c'est d'être chrétien et non pas de le paraître.
Et encore cette maxime qui me semble importante :
- Sachez bien que l'on ne naît pas chrétien ! On le devient !

Devenir véritablement chrétien, n'est-ce pas là notre vocation, à tous ?

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