31 Juillet - St Ignace de Loyola
Une des
caractéristique de la vie spirituelle chez Ignace de Loyola, a remarqué
dernièrement le pape François, est le "don des larmes" !
Et le
pape de souligner "la nécessité de
savoir pleurer".
Il invitait
à "demander au Seigneur la grâce des
larmes", en ajoutant : "C’est
une belle grâce de pleurer pour tout : pour le bien, pour nos péchés, pour les
grâces, pour la joie (...). Les larmes nous préparent à voir Jésus."
"Que le Seigneur nous donne la grâce
de pouvoir dire que nous L’avons vu dans notre cœur et d'en témoigner par notre
vie : je vis ainsi parce que j’ai vu le Seigneur", a
conclu le pape.
Il est
des jours où, dans son Journal spirituel, St Ignace de Loyola ne note que ce
mot : "larmes".
Il
précise parfois, comme le 5 avril 1544 : "Avant
la messe, larmes ! Pendant, beaucoup !". Elles reviennent presque
chaque jour.
Il note
parfois les fruits spirituels de ce don :
"Avec beaucoup d'intelligence et de
sentiments intérieurs".
Ou bien
: "Se terminant à conforter ma
volonté à la volonté divine".
Et
encore: "Avec locution
intérieure".
Mais
ces larmes sont parfois différentes. Il parle parfois "d'amour accompagné de larmes".
Le "don des larmes", c'est en
quelque sorte la componction dont nous parle St Benoît et qui peut être une
caractéristique de la prière : "compunctione
lacrymarum" : prier dans la pureté de notre cœur, c'est-à-dire montrer
au regard et au cœur de Dieu le désir et la tendresse d'une âme libre, dégagée
des préoccupations basses, unie à lui par la conformité de volonté.
"Compunctio lacrymarum" !
L'expression est de Cassien dans ses conférences sur la prière où il parle
souvent de la vraie pureté du cœur, de la prière pure.
La componction,
c'est l'attendrissement intérieur que crée en nous, à la lumière de la foi, le
souvenir de nos fautes et la pensée des bienfaits de Dieu. C'est là,
d'ailleurs, la principale attitude du croyant à chaque page de la Bible :
malgré son infidélité et ses fautes, il ne cesse de se souvenir des "hauts
faits", des bienfaits du Seigneur ! Ce que rappelle également toute
célébration eucharistique !
Plusieurs
fois dans sa Règle, St Benoît rapproche la prière et les larmes, comme si les
deux allaient naturellement l'une avec l'autre. Et nous le savons par St
Grégoire, St Benoît avait ce don des larmes.
Sans
doute que ce don n'est pas à rechercher particulièrement. Mais il a le mérite
de ne pas porter à l'orgueil et celui aussi de ne laisser place à aucune
distraction dans la prière : il les noie toutes
A ce
propos, St Grégoire assimile avec raison le "don des larmes" au désir
de Dieu :
"Ce
qui rend nos voix puissantes (pénétrantes) aux oreilles très secrètes de Dieu,
ce ne sont pas nos paroles mais nos désirs.
Si nous demandons la vie éternelle de bouche (du bout
des lèvres) mais que nous ne la désirons pas du fond du cœur, nous nous taisons
malgré notre clameur (tacentes
clamemus).
C’est dans le désir que se trouve cette secrète clameur
qui ne parvient pas aux oreilles humaines mais qui remplit l’ouïe du Créateur (auditum Creatoris replet)".
Demandons, par
l'intermédiaire de St Ignace, ce grand don du "désir incessant de
Dieu". Et s'il n'est pas accompagné de larmes extérieures et visibles,
qu'il le soit par nos larmes intérieures !
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